Page:Barante - Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 12.djvu/10

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à devenir triste et craintif. Chaque année le rendait plus crédule au mal, plus incrédule à toute fidélité, à toute affection. Dernièrement, quelque temps avant de quitter son armée de Flandre, il avait eu encore la révélation d’un complot contre sa vie.

Pendant que le sire du Bouchage était à Bourges, où le roi l’avait envoyé pour punir et apaiser une nouvelle révolte, un inconnu était venu le trouver, lui disant qu’il avait à lui apprendre de grands secrets touchant le salut du roi[1]. Cet homme était un apothicaire de Clermont en Auvergne ; il s’en allait, disait-il, en Italie pour y revoir un ancien maître qu’il avait autrefois servi. Les gens du prince d’Orange l’avaient arrêté à Nantua et conduit à ce seigneur, qui, le voyant pauvre aventurier et cherchant fortune, lui avait offert un moyen de gagner beaucoup d’argent. Après plusieurs pourparlers, le prince, prenant confiance en lui, l’avait chargé d’empoisonner le roi, et lui en avait fait faire serment sur

  1. Mathieu. — Legrand. — Histoire de Bourgogne.