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lecture à l’orateur, qui pourra s’y nourrir d’une substance facile et agréable ; mais il rappelle avec soin que ce qui est charme dans l’histoire serait défaut dans l’orateur : car, dit-il, et par-là nous voyons en même temps combien la poésie, même chez les Latins, était vraie et naturelle ; « car l’histoire est voisine de la poésie : c’est une sorte de versification libre ; elle doit raconter et non pas démontrer. » Ce n’est pas, suivant lui, une œuvre destinée à exercer une action réelle pour un intérêt positif ; elle n’a pas à livrer un combat sur l’heure même : c’est à la postérité qu’elle parle ; elle cherche la renommée dans l’avenir, et non pas à atteindre un but donné et actuel. Son langage doit donc être facile ; un ton ambitieux ne doit pas apporter l’ennui dans ses narrations. Lucien, dans son Traité de la manière d’écrire l’histoire, raille aussi les auteurs contem-