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mencemens de notre histoire des fausses couleurs dont elle avait toujours été revêtue, recourir à une fable romanesque pour nous faire connaître les mœurs d’une époque qu’il venait de raconter[1].

L’antiquité avait de bien autres idées sur l’histoire : ainsi l’attestent les monuments qu’elle nous a laissés ; et Quintilien, faisant succéder le précepte à l’exemple, ne se lasse point de répéter que l’histoire doit se garder de toutes les formes et de tous les procédés de l’orateur. Tantôt il dit que son allure doit être rapide, et ne point s’arrêter aux phrases d’un effet périodique et calculé ; tantôt qu’elle doit couler d’un cours doux et continu, et s’inquiéter plus du cercle qu’elle a à parcourir et du tissu de son récit, que d’un langage nombreux coupé par d’habiles repos et soutenu par d’industrieuses combinaisons de mots. Ailleurs il en permet la

  1. Julia Sévéra ou l’an 496.