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du théâtre, avec la mauvaise foi ou les ménagemens d’un humble respect pour la puissance, l’histoire s’est vue condamnée à une dignité factice. La représentation fidèle de la vérité, ou, pour mieux parler, la vive impression que produit sur notre esprit le spectacle des faits, lui a été comme interdite. Nous en sommes venus à ce point qu’un homme de talent[1] a pu dire que la narration froide, brève et austère de l’historien ne pouvait suffire à notre curiosité exigeante, et que, comme il nous fallait plus de mouvement et plus de détails, comme nous voulions non-seulement apprendre, mais voir et écouter, le cadre d’un roman comportait plus de vérité que le plan d’une histoire.

On a vu même l’illustre historien des républiques italiennes, M. de Sismondi, lui qui le premier a su dépouiller les com-

  1. M. de Sismondi, Préface de l’Espagne.