Page:Barère - Montesquieu peint d’après ses ouvrages, 1796.djvu/170

Cette page n’a pas encore été corrigée
(160)

qu’on le fuive un inftant dans les campagnes 9 cfans ses domaines, où il fe réfugioit contre la corruption de la capitale 6c les perfécutions duderpotirme(^i)i au milieu de ces hommei^ (impies 8<. utiles, que l’orgueil 6c les préjugés dédaignent encore, malgré les conquêtes de l’égalité S>C les honneurs publics que la république décerne chaque année à l’agriculture. L’humanité de Montefquieu les accueille, fa bienfaifance les foutient, fon efprit philantrope defcend jufqu’à eux pour converfer fur le premier des arts, Se les inftruire ou les accorder fur leurs conteftations. Souvent il foulageoit leurs malheurs par fes largelTes ;, & ce génie, qui éclairoit les nations 6c les gouvernemens ^ fe faifoit entendre à des agriculteurs groflicrs, dès qu’il pouvoit les rendre meilleurs citoyens ou voilins plus tranquilles. Il s’occupoit en même-temps de l’amélioration des gouvernemens ôc des progrès de fon agriculture. De fon cabinet folitaire de la Bre(ie, où il mcditoit fur le bonheur des hommes par la liberté ôc les lois, il paiToit fans effort

(1) « Vous ères chanoine de Tournay, & moi je fais des prairies. — Lettres familières, n". 54. Je ferai au mois d’Août à la Brede, rus quando te afpidam ! Je ne fuis plù ? fait pour T’aris, ou bien il faut renoncer à être citoyen. Vous devriez bien revenir par la France méridionale ; vous me donnerez de nouvelles idées fur mes bois & mes prairies. « Lettres familières, n°. 49. Il gagna un procès contre la ville de Bordeaux, qui lui porta iioo arpens de jandes incultes, où il fe mit à faire des plantations de bois & des métairies, l’agriculture faifant fe principale occupation dans les moment de leîâch ».