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D’OSSIAN.

D’OSSIAN.
Si je dois tomber sur l’arènc,
» Morar, embarque-toi ; regagne mon palais :
» Va du triste Cromnal adoucir la misère ;
Dis-lui, pour calmer scs regrets,
Que Nathos expirant songeait à son vieux père ;
Qu’il est mort accablé, mais
non pas

abattu ;
» Que, même à son heure dernière,
» Il n’a point démenti son sang et sa vertu :
» Et toi, lorsque le sombre automne,
» Sur les gazons flétris, dans les bois dépouillés,
» De son éclat stérile et monotone
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» Viendra frapper tes yeux de pleurs toujours mouillés,
» Darthula, dans nos tours antiques,
» Convie à tes banquets les filles des héros ;
» Et que leurs voix mélancoliques
Éternisent le nom du malheureux Nathos.
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» Mais plus heureux si la harpe sonore
» Sous les doigts d’Ossian (5) pleurait en mon honneur ;
» Mon ombre, alors errante au sein d’un météore,
» S’enivrerait de joie et de bonheur. »
OSSIAN.

Nous étions cette nuit dans la salle des fêtes ;
Et tandis qu’au bruit des torrents
Se mêlaient les soupirs des fantômes errants,
Nous, du roi de Morven nous chantions les conquêtes.
Soudain un vent impétueux