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POÉSIES

POÉSIES
Vois rouler leur phalange sombre,
Vois briller leurs dix mille fers.
NATHOS.

Va, je les vois, et n’en crains pas le nombre.
O mer d’Ullin (4) ! avec tant de fracas
Pourquoi précipiter tes ondes furieuses ?
Pourquoi déployez-vous vos ailes orageuses,
Enfants de l’air et des frimas ?
Pensez-vous que vos vains éclats
Sur ce roc aride et sauvage
De Nathos enchaînent les pas ?
Non, il n’est retenu que par son seul courage,
Par l’espoir glorieux d’effacer son outrage,
Ou de rir dans les combats.
Il se couvre, à ces mots, de l’airain homicide,
La lance paternelle arme son bras nerveux ;
Un casque étincelant embrasse ses cheveux.
Et la fureur se peint dans son œil intrépide.
« Morar, dit le héros, dans les flancs du rocher
» Serpente une grotte profonde ;
» Mon amante peut s’y cacher.
» Va, de ses jours que ta foi me réponde.
» Pour nous, Ardan, marchons à l’ennemi ;
» Et si mon bras mal affermi
» Se refuse à servir ma haine ;