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D’OSSIAN.

D’OSSIAN.
Ce que l’astre du jour est pour les frais vallons,
Quand au midi, couronné de rayons,
Il y verse un torrent de flamme.
O souvenirs ! ô stériles regrets !
Plus d’une fois dans les champs du carnage
J’avais lancé d’inévitables traits,
Avant que mon jeune courage
Eût d’un joug tyrannique affranchi tes attraits,
Tes attraits aussi doux que la brillante étoile
Qui tremble dans le ciel au milieu de la nuit.
Mais le nuage approche, et va, d’un sombre voile,
Envelopper l’astre pur qui me luit.
O Darthula ! les vents ont déçu ma tendresse.
Le palais de ton père est encor loin de nous ;
Nous sommes seuls, exposés au courroux
Du ravisseur de ta jeunesse.
Mes frères, il est vrai, secondant mes efforts,
Au péril de leurs jours vont défendre tes charmes ;
Mais que pourront nos faibles armes
Contre tant de guerriers défenseurs de ces bords ?
ARDAN.

Nathos, notre perte est certaine.
J’ai vu flotter d’Érin (3) le puissant étendard ;
J’ai reconnu la voix de Caïrbar :
Ses guerriers veillent dans la plaine.
A la lueur des rapides éclairs,
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