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Qu'il se montre celui dont la main souveraine
M'offre dans l'esclavage un appui protecteur,
Et sans effort brise ma chaîne.
Jette les yeux autour de toi ;
Les fleuves, les vallons, les ruisseaux, les prairies,
Les bois épais, les collines fleuries,
Tout m'appartient ; le jour et la nuit sont à moi.
Debout, au sein de la lumière,
Je règne sur tous les climats ;
Et les astres sont la poussière
Qu'avec dédain foulent mes pas,
Je suis l'auteur de la nature ;
Le destin est ma volonté ;
L'espace me sert de ceinture,
Et mon âge est l'éternité.
Mortel, que je viens de confondre,
Toi qui blasphêmais ma bonté,
Maintenant ose me répondre ! »

Dieu se tait, et les cieux frémissent à sa voix.
Job reconnut sa faute, et des larmes amères
S'échappant de ses yeux, attestent à la fois
Sa honte et ses regrets sincères.

« O Dieu que j'offensais, pardonne à mon erreur ;
De mon coupable orgueil je vois trop la démence.
Mais quand ta seule voix me glace de terreur,
Fais jusqu'à mon néant descendre ta clémence.