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Quand les nuages pluvieux
Attristent le front de l'année,
À l'hirondelle fortunée
Permets-tu de changer de lieux ?
Elle vole en d'autres contrées
Où les zéphires caressants
De leurs haleines tempérées
Parfument les gazons naissants ;
La paix escorte ses voyages,
Et dans mille climats nouveaux
Pour elle croissent des feuillages,
Et murmurent de clairs ruisseaux.

« Vois le cheval guerrier : le clairon du carnage
Frappe-t-il l'air d'un bruit qui plaît à son courage,
Le feu roule et jaillit de ses nazeaux fumants ;
L'écho lointain répond à ses hennissements :
Vois son œil réfléchir les éclairs de ta lance.
Sous ta main qui le guide il frémit, il s'élance ;
Il court, les crins épars ; la poudre des sillons
Sous ses pieds belliqueux s'envole en tourbillons :
Insensible au trépas qui partout le menace,
Il perd des flots de sang sans perdre son audace ;
Il cède, il tombe enfin, mais sans se démentir ;
Et son soupir de mort est son premier soupir.

« As-tu réglé dans ta sagesse