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Toi qui, de mes secrets heureux dépositaire,
Dans un désert aride, inconnu des humains,
Sur le sommet d'un roc fécondé par tes mains,
Offres à l'œil du jour la rose solitaire ?

« Nomme celui dont le savoir
Enseigne aux oiseaux leur langage ;
Dont le mystérieux pouvoir,
Du paon étoile le plumage,
Le nuance d'or et d'azur,
Et sur sa tête triomphante
Place une aigrette éblouissante
Qui rayonne aux feux d'un jour pur.

« Lève-toi dans ta force, et commande aux étoiles
D'illuminer le firmament.
Homme insensé ! Fantôme d'un moment !
Dis à la sombre nuit de déployer ses voiles ;
Ou, contre l'univers justement irrité,
Fais mugir les volcans, soulève les tempêtes,
Tonne sur les pervers, et fais pencher leurs têtes
Comme l'épi par les vents agité.

« Suis dans son vol l'aigle superbe :
Elle affronte l'éclat d'un soleil radieux,
Plane dans ses rayons, et, du sommet des cieux,
Démêle un ver rampant sous l'herbe.