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Vivant, de l'empire des morts
As-tu franchi les routes sombres ?

« Si l'homme, à mes pas attaché,
A vu s'animer la matière,
Et dans les champs de la lumière
Resplendir le monde ébauché,
Il doit savoir en quelles plaines
L'obscurité tient son séjour,
Et sur quelles rives lointaines
Est assis le berceau du jour.

« Quelle main forge le tonnerre,
Sur des ailes de feu balance les éclairs,
Et sous les éléments, divisés par la guerre,
Fait frémir et trembler les airs ?
Au milieu d'une nuit profonde
Qui hérissa les cheveux flamboyants
De la comète vagabonde ?
Qui déploya sa queue en replis ondoyants,
De ton pouvoir fatale messagère,
Ceinte d'épouvante et d'horreur,
Va-t-elle aux nations parler de ta colère,
Et sur le front des rois secouer la terreur,
Mais peut-être c'est toi qui rafraîchis les plaines,
Qui verses les torrents de la fertilité ;
En gerbes de cristal fais jaillir les fontaines,
Tempères au midi les ardeurs de l'été ;