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Au printemps : couvre-toi de fleurs et de festons ;
À l'été : fais éclore et mûrir les moissons ;
À l'automne : de fruits compose ta ceinture ;
À l'hiver : dors en paix sur un lit de froidure ?
Es-tu maître des cieux ? à l'horizon vermeil,
Au bord du firmament qu'un éclat pur colore,
Sur un trône d'opale assieds-tu le soleil,
Et dans son lit de pourpre éveilles-tu l'aurore ?

« Es-tu l'artisan des chaleurs ?
Sur la terre fertilisée
Fais-tu descendre les vapeurs
Et les perles de la rosée ?
Échappé tout-à-coup de l'antre des hivers,
Ton souffle d'un voile de glace
Enveloppe-t-il la surface
Des ruisseaux vagabonds et des bruyantes mers ?
Montes-tu sur les vents ? Peux-tu dans les nuages
Cacher ton front majestueux ?
Au seul bruit de ta voix le nord impétueux
Ouvre-t-il, en grondant, l'arsenal des orages ?

« Devant les pâles matelots
Fais-tu reculer la tempête ?
Tes pieds marchent-ils sous les flots,
Quand les flots grondent sur ta tête ?
Ton œil connaît-il les trésors
Que la mer couvre de ses ombres ?