Page:Baour-Lormian - Ossian, suivi des Veillées poétiques, 1827.djvu/340

Cette page n’a pas encore été corrigée

VUE D’UN CIMETIÈRE DE CAMPAGNE AU MOIS DE MAI.

 
Le Mois voluptueux, par nos champs attendu,
Sur l'aile des zéphyrs du ciel est descendu :
Il s'avance, il sourit à la nature entière :
Ses longs cheveux, tressés de fleurs et de lumière,
Exhalent, dans les airs, les parfums les plus doux,
La terre, avec transport, reçoit son jeune époux,
Et laisse au loin flotter, sur le lit d'Hyménée,
Sa robe d'émeraude aux vents abandonnée.
Les arbres, entourés de festons éclatants,
Balancent à la fois leurs panaches flottants :
Tout s'éveille, tout rit d'amour et d'allégresse,
Et pourtant je ne sais quelle vague tristesse
De ces riants berceaux semble éloigner mes pas ;
Mes yeux sont satisfaits et mon cœur ne l'est pas.
Le jour fuit..... approchons de ce temple rustique,
Dont la mousse et les ans ont noirci le portique.