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D’OSSIAN.

D’OSSIAN.
De ses premiers rayons versé le doux éclat,
» Suivis de nos guerriers nous irons au combat. »
Le jour paraît. Je charge mon armure,
Mon bras fléchit sous un lourd bouclier,
Et le poids d’un casque d’acier
Presse ma noire chevelure ;
Mon père m’ouvre le chemin :
Quelques braves glacés par l’âge
D’un pas tardif et lent suivent leur souverain.
Tous nos jeunes guerriers, tralis par leur courage,
Naguère étaient tombés dans un climat lointain :
Leurs pères affaiblis s’avancent hors d’haleine ;
La lance pèse à leurs bras languissants ;
Et les zephyrs, portés sur une aile incertaine,
Frémissent dans leurs cheveux blancs.
« Témoins de ma triste vicillesse,
» Leur dit Colla, plus terrible et plus fier
» Vous m’avez vu jadis sous un rempart de fer
» Dans les périls sanglants signaler mon adresse.
>> Hélas ! ils sont passés ces jours de ma valeur :
» Comme moi vous pleurez vos forces éclipsées ;
» Jours de gloire présents à nos tristes pensées,
Que votre souvenir réveille notre ardeur ! »
Il dit, et tirant son épée
Colla s’élance furieux.
Soudain d’un bruit confus notre oreille est frappée :
Nous avançons, et bientôt à nos yeux
>>

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