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Expire, et cependant rien ne périt en elle.

Vois l'été qui s'avance : il marche sur des fleurs,
Et de son pied de flamme en ternit les couleurs.
De son teint, par degrés, le vermillon se fane ;
Il fuit et disparaît dans l'air moins diaphane.
L'automne prend alors le sceptre des climats ;
Il s'envole à son tour : couronné de frimas,
Assis sur des glaçons, dans le char des orages,
Le sombre hiver accourt et presse ses ravages.
Son empire n'est plus : mais brillant de saphirs,
Le printemps amoureux vole sur les zéphyrs,
Et, fermant de ses mains le cercle de l'année,
Du palais où languit sa force emprisonnée,
Il rappelle l'été qui, lui-même à son tour,
De ses frères rivaux annonce le retour.
Ainsi, grâce au bienfait de la loi souveraine,
Dans un ordre éternel tout se suit et s'enchaîne.
Voit-on l'astre brillant qui mesure les jours
S'arrêter et s'éteindre au milieu de son cours ?
Partout, dans l'univers, la sagesse infinie
Nous donne des leçons et d'ordre et d'harmonie.
Depuis l'aigle superbe, habitante des airs,
Jusqu'au ciron perdu dans les sables déserts,
Tout renaît : pourquoi donc le plus noble des êtres
Qui comptent la nature et Dieu pour leurs ancêtres,
Sur un sol infécond, par ses soins embelli,
Seul dans tout l'univers serait-il avili ?
Ce globe est un domaine où sa toute-puissance