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Note

Plusieurs écrivains distingués ont déjà traité le même sujet. Je croirai faire un véritable plaisir à mes lecteurs en remettant sous leurs yeux un fragment du génie de l'homme, par M. Chênedollé. Son poëme, rempli de beautés du premier ordre, est loin encore d'occuper le rang qu'il mérite.

 
Mais quel astre, étalant son écharpe d'albâtre,
Blanchit des vastes cieux le pavillon bleuâtre ?
Laissez-moi contempler, du front de ces coteaux,
Ce disque réfléchi qui tremble sur les eaux.
Liée à nos destins par droit de voisinage,
La lune nous échut à titre d'apanage
Et l'éternel contrat qui l'enchaîne à nos lois,
D'un vassal, envers nous, lui prescrit les emplois :
Par elle nous goûtons les douceurs de l'empire.
Des traits brûlants du jour quand le monde respire,
Tributaire fidèle, en reflets amoureux,
Elle vient du soleil nous adoucir les feux ;
Tantôt brille en croissant, tantôt lui tout entière,
Et commerce, avec nous, et d'ombre et de lumière.
Cet astre au front mobile, en voyageant dans l'air,
Obéit à la terre, et commande à la mer ;
Ramène de Thétis la fièvre régulière,
Et balance ses flots sur leur double barrière.
Dans un cercle inégal mesurant chaque mois,
La lune, autour de nous, marche et luit douze fois ;
Et son pas suit de près les pas de notre année.