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POÉSIES

POÉSIES
Nous revoyons Ullin, noir séjour des tempêtes :
Voilà de Caïrbar le palais détesté.
Ardan, Morar, mes jeunes frères,
Descendez avec moi ; cherchons quelque sentier
Qui nous dérobe aux fureurs meurtrières
De cet homicide guerrier.
Toi, Darthula, que ton cœur s’abandonne
Au doux espoir ; il t’est encor permis :
A l’ombre de ce roc, loin de nos ennemis,
Repose en paix, mon glaive t’environne.
Il dit et part. Scule avec ses douleurs,
Son amante s’assied sur la mousse sauvage,
Et ses beaux yeux se remplissent de pleurs
Tremblante au bruit des flots grondant sur le rivage,
Elle promène au loin ses regards inquiets :
Elle appelle Nathos d’une voix douce et tendre ;
Mais Nathos ne peut plus l’entendre,
Ses cris ne vont frapper que des rochers muets.
« < Pâle, craintive, délaissée,
» Je veille dans l’horreur d’une profonde nuit.
» Oh ! que mon ame est oppressée !
» J’ai besoin de secours, et mon amani me fuit !
}}

» Il me fuit, où donc peut-il être ?
Quel charme impérieux le retient loin de moi ?