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Plus nombreux mille fois que les sables des mers,
Les perles du matin, les flocons des hivers,
Et tous ces flots qu'au sein des villes consumées
Promène l'incendie aux ailes enflammées ?
C'est en vain que l'impie ose élever la voix,
Et, dépouiller encor l'éternel de ses droits.
Oui, la religion est fille d'Uranie ;
Tout d'un dieu créateur atteste le génie.
Il est sans doute un chef qui, sous ses pavillons,
De ce peuple étoilé range les bataillons.
Guerriers du tout-puissant, ministres de sa gloire,
Leurs mains à ses drapeaux attache la victoire.
Quel oeil pourrait les suivre en leur brillant essor ?
Des casques de rubis pressent leurs cheveux d'or ;
De saphirs immortels rayonne leur armure ;
Leurs rangs aériens, sans trouble, sans murmure,
S'étendent par milliers dans l'éther radieux,
Et veillent, en silence, à la garde des cieux. »
Et l'homme, incessamment témoin de ces spectacles,
Pour croire à l'éternel demande des miracles !....
Des miracles ! Ingrat, contemple l'univers.

Mais au brillant aspect de ces globes divers,
Je ne sais quel délire a passé dans mon ame ;
Je me crois enlevé sur des ailes de flamme,
Et, du sein de la terre, élancé vers les cieux,
Le globe des vivants disparaît à mes yeux.
J'ai franchi de la nuit l'astre mélancolique ;
Je touche au voile d'or, au voile magnifique,