TROISIÈME VEILLÉE.
Qu'il est puissant, cet Etre architecte des mondes,
Qui, peuplant du chaos les ténèbres fécondes,
Fit éclore le jour, fit bouillonner les mers,
Alluma le soleil, dessina l'univers ;
Et de ces astres d'or roulant dans leur carrière,
Prodigua, sous ses pieds, la brillante poussière !
Où commence, où finit le travail de ses mains ?
Vers quels lieux inconnus des fragiles humains,
De la création accomplissant l'ouvrage,
A-t-il dit aux esprits qui lui rendent hommage :
« Enfants du ciel, ici s'arrêtent mes travaux ;
Je n'enfanterai plus de prodiges nouveaux ? »
Nuit, de tant de trésors sage dépositaire,
Qui portes dans ton sein le monde planétaire,
Dis-moi, ne puis-je voir le monarque éternel
Assis dans son repos auguste et solennel ?
Et vous, au char du pôle étoiles attelées,
Toi, brillant Orion, vous, pléiades voilées,
Où faut-il diriger mes pas et mon ardeur,
Pour contempler ce dieu dans toute sa splendeur ?
Mais en vain, chaque nuit, mon zèle vous implore ;
Dans ces lieux qu'embellit une éternelle aurore