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D’OSSIAN.

Dont les vents orageux troublent le vaste sein ;
Au bruit de tes armes d’airain
S’enfuyait des héros la foule épouvantée.
Ce fut ainsi que te vit Darthula,
Tranquille au palais de ses pères,
D’un feu soudain elle brûla ;
Des pleurs d’amour mouillèrent ses paupières...
Mais les vents ont trompé tes vœux,
O fille de Colla, tu t’égares dans l’ombre !
Arrêtez, vents jaloux ; silence , vague sombre ;
Laissez-moi recueillir ses accents douloureux.

DARTHULA.

Quelle clarté lutte avec les ténèbres ?
Entends-je de Nathos les torrents écumcux ?
Revois-je Éllia ? Ces tours funèbres,
Sont-ce les tours de mes aïeux ?
Eh quoi ! Nathos me répond par des larmes...
Où sommes-nous ?

NATHOS.

Auprès de Caïrbar,
Dans ses états : la nuit et le hasard
A de nouveaux périls vont exposer tes charmes.
Non, Darthula, cette faible clarté
N’éclaire point la salle de nos fêtes (i).