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Lentement il se traîne, et son heureux déclin
A donné le signal de l'approche d'Edvin.
La jeune amante alors, par l'espoir embellie,
Respire des langueurs de sa mélancolie ;
On s'empresse autour d'elle, et l'art ingénieux
Se plaît à la parer de cent dons précieux.
Les perles et les fleurs, avec goût mariées,
Se courbent sur sa tête en tresses variées ;
Et sa sœur, au regard pudique et virginal,
Attache sur son sein le bouquet nuptial.
On ouvre cependant la gothique chapelle,
Les flambeaux consacrés dont l'autel étincelle,
L'encens, les vases d'or, le prêtre du seigneur,
Tout n'attend plus qu'Edvin. Mais, par sa jeune sœur
Dans la pieuse enceinte, Azémire amenée
A voulu devancer l'heure de l'hyménée ;
Elle a voulu prier le monarque éternel
De jeter sur Edvin un regard paternel.
Tout le hameau voisin, rassemblé dans le temple,
Forme des vœux pour elle, et prie à son exemple.
Edvin ne revient pas... qui l'arrête, grand dieu !
Quel obstacle jaloux l'éloigne du saint lieu ?
L'heure fuit... Azémire, à l'autel prosternée,
Se tait, et n'ose encor se croire abandonnée.
Enfin, ne cachant plus le trouble qui la suit....
L'horloge du château frappait alors minuit :
Le son lugubre roule et meurt dans l'étendue.
Mais au faîte sacré la cloche suspendue