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LES VEILLÉES POÉTIQUES.

PREMIÈRE VEILLÉE.

 
L'astre des nuits se lève. A sa pâle lumière
Tout change, se confond dans la nature entière ;
Et mon oeil, entouré de prestiges divers,
Voit dans l'ombre s'étendre un magique univers.
Ce rocher sourcilleux n'est plus un bloc informe ;
C'est un monstre, un géant d'une stature énorme.
Ces chênes, ces sapins, confusément épars,
En dômes arrondis, élevés en remparts,
D'une ville aux cent tours me retracent l'image.
Que le souffle des vents agite le feuillage,
Il me semble aussitôt que de lointains accords
S'élèvent tristement sur la tombe des morts.

La superstition, qu'exalte le silence,
Sur le mortel crédule à minuit se balance.