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POÉSIES D’OSSIAN.

Et ton passage s’environne
Du cortège pompeux îles soleils de la nuit.
Que fais-tu Un de nous quand l’aube blanchissante*
Efface à nos yeux attristés
Ton sourire charmant et tes molles clartés ?
Vas-tu, comme Ossian, plaintive, gémissante,
Dans l’asile de la douleur
Ensevelir ta beauté languissante ?
Fille aimable du ciel, connais-tu le malheur ?
Maintenant, revêtu de toute sa lumière.
Ton char voluptueux roule au-dessus des monts :
Prolonge, s’il se peut, le cours de ta carrière,
Et verse sur les mers tes paisibles rayons.
Nathos de l’Océan ouvre le sein humide ;
A ses côtés sont Ardan et. Morar.
Les trois fds de Cromnal d’une course rapide
Se dérobent au trait du puissant Caïrbar.
Quelle est cette jeune étrangère
Qui des mers auprès d’eux brave les flots bruyants ?
Ses longs cheveux en boucles ondoyants
Flottent sur sa taille légère...
C’est Darthula, l’amante de Nathos :
De Caïrbar elle fuit la tendresse,
Et ses regards où se peint la tristesse
Errent languissamment sur son jeune tycros.
O douleur les vents infidèles,
Couple charmant, abusent votre espoir.