Au quatrième acte de l’opéra intitulé IJEnfant prodigucy un jeune Chamelier chante ainsi : Ah ! dans T Arabie Quel heureux métier, Quelle douce vie Mène un chamelier! Il franchit Tespace, Rapide comme le vent. Sans laisser de trace Au sable... Quel mot M. Scribe va-t-il écrire pour terminer son couplet? Belle demande I il n’y en a qu’un de possible! la Rime, la Raison, le Bon Sens, la Jus- tice, la Nécessité indiquent le même mot MOUVANT. C’est le seul d’abord qui rimera bien avec le mot VENT, mais ceci n’est rien ; le sens indique tyran- niquement le mot mouvant ^ car c’est parce que le sable est mouvant que le chamelier (je crois que M. Scribe a voulu dire : le chameau) n’y laissera pas de trace. Donc, nulle incertitude, puisque le mot înouvant est le seul possible. M. Scribe ne le mettra pas. — Car un dieu, le dieu qui veille à ce que le don de ne pas rimer reste entier et inaliénable chezM. Scribe, lui ôtera, par un prodige! la mémoire du mot mouvant au moment où ce mot est le seul dont il aurait besoin! M. Scribe écrira donc, toujours en par- lant de ce chamelier, qui a trouvé le moyen de
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