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donner au vers une harmonie et une grâce ineffables. Nous ne pouvons aborder ici cet ordre d’idées qui demanderait des développements considérables ; mais nous renvoyons ceux de nos lecteurs qui voudraient être complètement édifiés sur ce sujet à l’admirable Introduction que F. Génin a placée en tête de sa Chanson de Roland, et où il a traité à fond cette intéressante question. (La Chanson de Roland, poème de Théroulde, texte critique accompagné d’une traduction, d’une introduction et de notes par F. Génin, chef de division au ministère de l’instruction publique. Paris, Imprimerie nationale, 1850.)

Continuons, pour n’avoir plus à y revenir et pour pouvoir nous élever bientôt à des considérations plus hautes et plus intéressantes, l’étude des règles élémentaires et absolues de la versification.

L’e muet précédé d’une consonne forme syllabe quand il est placé dans le corps d’un vers, et quand le mot qui suit commence également par une consonne, comme dans ce vers :


Une ardente lueur de paix et de bonté.


Mais I’e muet, précédé et suivi d’une consonne