enfant. Mais il faut bien qu’un jour le chèvre-pieds quitte la forêt sacrée, vienne au soleil de la
vie parmi les hommes, sente d’avance le frémissement de ses ailes futures.
Et dans la sombre nuit jette les pieds du faune !
J’ai maintenant rempli le cadre que je m’étais
tracé pour cette étude tout élémentaire ; il s’agit
de conclure en quelques lignes. C’est ce que je
ferai, en essayant de condenser dans ces quelques lignes la pensée et l’essence même de tout
ce qui précède, comme dans un court mémento,
qu’on puisse relire en cinq minutes lorsqu’on
voudra se remémorer les vérités évidentes et si
connues des bons ouvriers en poésie, que j’ai eu
le seul mérite d’enregistrer, sans prendre aucun
souci de les concilier avec les niaiseries vulgairement admises. Car la Frosine de Molière peut
seule[1] dire sans se vanter que, si elle se l’était
mise en tête, elle marierait le Grand Turc avec
la république de Venise. Et encore n’est-ce pas
ce qu’elle aurait fait de mieux !
- ↑ Molière. L’Avare, Acte II, Scène VI.