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la forme du Pantoum, et publia dans une Revue belge le poème, dont la disposition française lui appartenait bien réellement. En bonne conscience, c’est donc ce poëme que je devrais donner ici, mais la modestie de l’auteur s’y oppose à mon bien grand regret. Moi-même en 1856 j’essayai, d’après le modèle donné par M. Asselineau, un Pantoum : Monselet d’Automne, qui fait partie des Odes Funambulesques ; mais il est écrit sur une donnée bouffonne, et, par conséquent, ne peut être proposé comme exemple. Après moi, et d’après moi, je crois, un poëte du plus grand mérite, Mlle Louisa Siefert, aborde aussi le Pantoum dans ses Rayons perdus[1], et si je ne cite encore pas celui qu’elle a composé : En passant en chemin de fer (page 30), c’est qu’elle n’a pas observé rigoureusement la règle absolue et inévitable du Pantoum, qui veut que, du commencement à la fin du poëme, deux sens soient poursuivis parallèlement, c’est-à-dire un sens dans les deux premiers vers de chaque strophe, et un autre sens dans les deux derniers vers de chaque strophe. Devant tous ces obstacles, et pour les besoins de ma cause, je me décide à faire moi-même pour ce livre un nouvel essai de

  1. Chez Alphonse Lemerre, 1868.