Certes si est, et n’est à luy servile
La digne couche où le Roy reposa.
Prince, je prens en mon sens puérile,
Le pavillon, pour saincte Anne stérile ;
Le Roy, pour Dieu, qui aux Cieulx repos a
Et Marie est (vray comme l’Évangile)
La digne couche où le Roy reposa.
Édition Pierre Jannet. Chez Lemerre.
La règle dont je viens de parler, et qui veut
que le Chant Royal soit tout allégorique, n’a été
que rarement observée autrefois. Si, comme nous
osons l’espérer, quelque lyrique audacieux vient
à ressusciter le Chant Royal, comment cette même
règle pourrait-elle être obéie à une époque où le
droit d’évoquer l’Allégorie est contesté même à
la grande Peinture, qui pourtant ne saurait se
passer d’elle ? — Mais, pour que la Poésie puisse
vivre, ce ne sont pas les poètes qui manquent jamais, car il y a toujours des poètes ! Ce qui manque surtout, c’est des auditeurs qui n’aient pas
tué en eux-mêmes (avec une grosse dépense de
temps et d’argent) le sens du merveilleux et l’instinct de la Poésie.