d’ailleurs, dans le Chant Royal précédemment
cité, comment les rimes de ce poëme peuvent
être disposées pour ne pas choquer les principes (ou les préjugés) de notre versification actuelle.
Lorsque le Roy par hauJt désir et cure
Délibéra d’aller vaincre ennemys,
Et retirer de leur prison obscure
Ceulx de son Ost à grans tourmens submis,
Il envoya ses Fourriers en Judée
Prendre logis sur place bien fondée ;
Puis commanda tendre en forme facile
Un pavillon pour exquis domicile,
Dedans lequel dresser il proposa
Son lict de Camp, nommé en plein Concile
La digne couche où le Roy reposa.
Au Pavillon fut la riche paincture,
Monstrant par qui noz péchez sont remis :
C’estoit la nue, ayant en sa closture
Le jardin clos à tous humains promis,
La grand’cité des haults cieulx regardée.
Le lys royal, l’olive collaudée,
Avec la tour de David, immobile,
Pourquoy l’ouvrier[1] sur tous le plus habile
En lieu si noble assit et apposa
(Mettant à fin le dict de la Sibylle)
La digne couche où le Roy reposa.
- ↑ Le mot ouvrier ne compte ici que pour deux syllabes.