Adieu vous dy, triste Lyre,
C’est trop apprêter à rire.
De tous les Métiers le pire,
Et celui qu’il faut élire
Pour mourir de male-faim.
C’est à point celui d’écrire.
Adieu vous dy, triste Lyre.
J’avois vu dans la Satyre
Pelletier cherchant son pain :
Cela me devoit suffire.
M’y voilà, s’il faut le dire ;
Faquin et double Faquin,
(Que de bon cœur j’en soupire)!
J’ai voulu part au Pasquin.
C’est trop apprêter à rire.
Tournons ailleurs notre mire,
Et prenons plutôt en main
Une rame de Navire.
Adieu vous dy, triste Lyre.
Je veux que quelqu’un désire.
Voire brûle de nous lire ;
Qu’on nous dore en maroquin ;
Qu’on grave sur le Porphyre
Notre nom, ou sur l’Airain,
Que sur l’aile de Zéphire
Il vole en climat lointain.
Ce maigre loz où j’aspire
Remplit-il ma tire-lire ?
En ai-je mieux de quoi frire ?