chose qu’un poëme formé de trois Huitains écrits sur des rimes pareilles. Après les trois Huitains vient — non une quatrième strophe , mais une demi-strophe de quatre vers appelée Envoi et qui est comme la seconde moitié d’un quatrième Huitain, qui serait écrit sur des rimes pareilles à celles des trois premiers Huitains.
L’Envoi, classiquement , doit commencer par le mot : Prince, et il peut aussi commencer par les mots : Princesse, Roiy Reine, Sire ; car, au commencement, les Ballades, comme tout le reste, ont été faites pour les rois[1] et les seigneurs. Il va sans dire que cette règle, même chez Gringore, Villon, Charles d’Orléans et Marot, subit de nombreuses exceptions, car on n’a pas toujours sous la main un prince à qui dédier sa Ballade. Mais, enfin, telle est la tradition. Dans l’Envoi qui termine les Ballades, ces mots : Prince, Princesse, Roi, Reine, Sire, sont souvent aussi employés symboliquement, pour exprimer une royauté tout idéale ou spirituelle. C’est ainsi qu’on dira : Prince des cœurs ou Reine de beauté, en s’adressant au dieu Amour ou à quelque dame illustre.
- ↑ En réalité le mot Roi commençant l’Envoi de la Ballade désigna d*abord le roi d’un concours poétique ; mais un mot ne peut être longtemps détourné de son son propre, et ce sont là de trop subtiles fictions, avec lesquelles rompt tout de suite le bon sens populaire.