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CHAPITRE IX

LES POËMES TRADITIONNELS À FORME FIXE


J’ai nommé poèmes traditionnels à forme fixe ceux pour lesquels la tradition a irrévocablement fixé le nombre de vers qu’ils doivent contenir et l’ordre dans lequel ces vers doivent être disposés. Ce groupe de poëmes est l’un de nos plus précieux trésors, car chacun d’eux forme un tout rhythmique, complet et parfait, et en même temps ils ont la grâce naïve et comme inconsciente des créations qu’ont faites les époques primitives. Je me hâte de les passer en revue et je commence par le Rondel, poëme exquis, dont il faut chercher presque tous les chefs-d’œuvre dans le livre du prince Charles d’Orléans, petit-fils de Charles V, neveu de Charles VI, père de Louis XII, et oncle de François Ier[1].

  1. Poésies de Charles d’Orléans. Édition de M. Champollion-Figeac, chez J. Belin Leprieur, 15, quai Malaquais. — Édition de M., Charles d’Héricault, chez Alphonse Lemerre.