grand défaut c’est qu’ils n’existent pas. Pour la plupart du temps mal façonnés, mal équilibrés, manquant d’harmonie et de pondération, ils remplissent très-mal le rôle que les rhythmes déjà existants remplissaient très-bien. Aussi peut-on dire que celui qui les emploie, les a imaginés, non par le besoin réel qu’il avait d’eux, mais par ignorance.
Je m’explique. Unrimeur plus orgueilleux que savant (il y en a) pense un poëme, qui trouverait très-bien sa forme nécessaire dans tel rhythme existant; mais comme ce rhythme, notre rimeur ne le connaitpas, faute d’avoir assez lu les maîtres du XVIe siècle et les maîtres contemporains, il a plus tôt fait d’en créer un au hasard que d’aller chercher là où il est celui qu’il lui faudrait ; et il satisfait ainsi du même coup son orgueil et sa paresse. Est-ce donc à dire qu’il faut nous en tenir au passé, interrompre la vie intellectuelle, et nous interdire le droit de créer des rhythmes ? Non, sans doute, mais il faut connaître tous ceux qu’ont employés nos prédécesseurs, et qui ont été construits conformément à des lois éternelles, et ne pas les remplacer inutilement par d’autres qui ne les valent pas.
Ceci s’applique non seulement à la poésie, mais à tous les arts et à toutes les sciences. On