intermèdes de ses comédies héroïques, Molière emploie la poésie lyrique pure :
Usez mieux, ô beautés fières !
Du pouvoir de tout charmer :
Aymez, aymables Bergères,
Nos cœurs sont faits pour aymer :
Quelque fort qu’on s’en deffende,
Il faut y venir un jour ;
Il n’est rien qui ne se rende
Aux doux charmes de l’Amour.
Dans une comédie écrite en prose, L’Avare au moment où la passion d’Harpagon est tendue et exaltée au suprême degré, le poëte sent alors qu’il doit se mettre en communication avec le spectacteur et lui adresser directement la parole :
Que de gens assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon voleur. Hé ! de quoi est-ce qu’on parle là ? de celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise. N’est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous et se mettent à rire.
Dans Amphitryon, mettant en scène des rois et des Dieux, Molière emploie la forme poétique par excellence, le vers libre, dont je définirai la