de strophes d’ode d’une forme ingénieuse et excellente. Une nouvelle strophe d’ode ne sera durable, n’existera par conséquent et ne vivra que si elle ne fait pas double emploi avec une strophe déjà existante, que si elle est parfaitement harmonieuse et équilibrée, que si enfin elle peut être chantée, condition indispensable et première de toute poésie.
D’autre part, la précieuse tradition française nous a légué un certain nombre de poëmes dont la forme, parfaitement arrêtée et définie, comporte un certain nombre fixe de strophes et de vers, en un mot un arrangement régulier et complet auquel il est interdit de changer rien, ces poëmes ayant trouvé depuis longtemps leur forme défi- nitive et absolue. Ces poëmes sont : le Rondel, la Ballade, la Double Ballade, le Sonnet, susceptible par exception d’être disposé de plusieurs façons diverses, bien qu’il existe une forme type et classique du Sonnet, qui de toutes est incontestablement la meilleure ; le Rondeau, le Rondeau redoublé, le Triolet, la Villanelle, le Lai, le Virelai et le Chant Royal. Je néglige de citer deux ou trois poëmes qui, tombés dans un juste oubli, ne sont qu’une tradition morte. Pourtant, lorsque je serai arrivé à la fin de cette étude, je ferai mention de ces poëmes (Sextine, Glose, Acrostiche),