Page:Banville - Nous tous, 1884.djvu/294

Cette page a été validée par deux contributeurs.
280
NOUS TOUS.


Car toujours, pour calmer sa fièvre,
Cet ennemi des plats valets
A trempé son ardente lèvre
Dans le verre de Rabelais.

Qu’il soit joyeux, nul ne le nie.
C’est là sa gloire ; mais parfois
Il eut avec lui le Génie,
Ce grand Warwick faiseur de rois !

Parisienne ! blanche étoile
Dont l’éclat n’est jamais terni,
Ton charme divin se dévoile
Dans tout l’œuvre de Gavarni.

Ce symphoniste philosophe
A su dérouler les accords
De la mystérieuse étoffe
Sur les lignes de ton beau corps,

Et mieux que tous, il a su comme
L’émail de tes petites dents,
Empressé de mordre la pomme,
S’enfonce avec amour dedans !