ironique, précise, lyrique aussi, que nous a léguée, à travers une succession de génies, le grand aïeul Villon ?
Toute ma vie, à des intervalles irréguliers, j’ai essayé de contribuer à unir ces deux forces irrésistibles. En 1870, pendant le siège, hélas ! j’écrivais au jour le jour les Idylles Prussiennes. La vertigineuse Histoire fournissait alors au rimeur un thème malheureusement trop riche. Réduit maintenant à peindre la vie de tous les jours dans sa réalité comique, a-t-il pu néanmoins réussir en confiant à la feuille éphémère l’odelette qui s’efforce d’être pensée dans une forme durable ?
Les lecteurs du journal m’ont encouragé à le croire ; reste à savoir si leur bienveillante indulgence me suivra dans le livre, et s’ils éprouveront quelque plaisir en y retrouvant leur propre image, évoquée par l’ingénu et mystérieux artifice de la Rime ?