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MARCELLE RABE

I

Lorsque Mathis entra chez son ami Jean Carion, le peintre travaillait, comme d’ailleurs il travaille toujours. Un vieux modèle nu, maigre et très noir, beau d’horreur, posait. Accoudé sur un coin de divan, le charmant poète Salvage, presque enfant encore, lisait un livre. Aurélie, modèle, habillée en dame, était assisse sur des coussins, et restait immobile, avec l’insouciance d’un bel animal.

— Ah ! mon cher docteur, dit Carion, à la façon dont tu espaces tes visites, on voit