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GRINGOIRE.

Rien ne saurait m’empêcher…

OLIVIER-LE-DAIM.

D’être pendu vous-même.

GRINGOIRE, qui se sent déjà étranglé.

ah !

NICOLE, suppliant le roi.

Sire ! le roi regarde Nicole d’un air d’intelligence.

LE ROI, montrant Olivier-Le-Daim.

il a parlé sans mon ordre. Mais il peut avoir dit vrai.

NICOLE, bas au roi.

je vous ai vu sourire. Le roi pardonne.

LE ROI, avec bonhomie.

je ne dis pas cela.

GRINGOIRE.

Pendu ! (au roi, ingénument.) sans souper ?

LE ROI, le regardant.

tu pourrais souper ?

GRINGOIRE.

Oui. Je pourrais très bien. Mais le roi ne voudra pas que je soupe.

LE ROI, riant tout à fait.

fi ! Quelle idée as-tu là ? C’est me prêter un esprit de vengeance indigne d’un chrétien et d’un gentilhomme. Je n’envoie pas mes amis se coucher à jeun. Tu souperas.

GRINGOIRE.

Enfin !

LE ROI.

Mange à ta faim et bois à ton désir… si le cœur t’en dit !

GRINGOIRE, le visage illuminé et allant à la table.

je crois bien !

LE ROI, à Nicole.

dame Nicole, vous avez là sous la main tout l’attirail de la meilleure buverie. C’est vous qui remplirez son verre.