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LA FORÊT


C’est la forêt sauvage où tout un monde grouille,
Où l’obscurité sombre et vaste se verrouille
Et fait dans la nuit noire une plus noire nuit ;
Où tout menace, où tout se hérisse, où tout nuit,
Où tandis que les yeux devinent des cavernes,
On entend vaguement bouillonner les Avernes.
Là, dans cette funèbre et vivante prison,
Tout est colère, tout est piège et trahison ;
L’épouvante fait fuir les tremblantes gazelles.
Sur votre front glacé passent de grandes ailes
Et vole, furieux, le souffle de la mort.
La ronce vous déchire et la gueule vous mord,
Le serpent sous vos pieds glisse au bord des abîmes,
L’obscurité s’emplit de carnage et de crimes ;