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PARISIENNE


Irma qu’on voit partout, au Bois, au bal, aux Courses,
Dans son coupé, les pieds sur des fourrures d’ourses,
À tout coup réussit dans l’échange inégal
Du sourire ingénu contre le madrigal.
Naïve, glorieuse, ironique, frivole,
Son éventail est un papillon qui s’envole ;
Son chapeau merveilleux comme une aube apparaît.
Pour elle c’est un fait constant qu’il ne serait
Pas digne d’inspirer nos meilleurs vers, ni sage
De n’être pas splendide à chaque vernissage.
Elle y brille, et l’on n’a pas vu de lampas tels
À l’exposition flambante des pastels.
Son caprice au ragoût des premières s’obstine,
Fleur de l’Académie et de la guillotine,