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més à demi, que cette coupe de visage d’où une expression ineffable de bonté et de douceur exclut la vulgarité, que cette bouche où la lèvre très-prononcée et la mâchoire large rappellent que Saint-Vincent-de-Paul faisait ses œuvres charitables avec sensualité, et que ce menton qui timidement se retire, aient pu s’harmoniser dans le calme obtenu par un constant effort, et aient reçu de la majesté du devoir infatigablement accompli une grâce délicate et suprême. Car ce visage de poète, comme celui de certains prêtres, a quelque chose de l’ingénuité de l’enfance, récompense d’un ordre surnaturel et presque divin que Dieu accorde à ceux de ses serviteurs qui humblement tracent un droit sillon, sans songer un moment à se parer de leurs souffrances et à se glorifier de leur génie !