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à ses amis la part qu’elle voulait bien leur laisser, sans toutefois appauvrir son rare et fabuleux trésor ? Oh ! lorsque si blanche, si brillante sous sa chevelure d’un blond cendré, véritable couronne dominatrice, dont les longues boucles soyeuses paraissaient être en effet le complément d’un riche diadème, elle donnait ses ordres, son génie, sa pensée à ses ministres, qui n’étaient rien moins que Méry, Théophile Gautier, Arsène Houssaye, Gérard de Nerval et le grand, l’immortel Balzac, comme il étincelait, ce féerique et éblouissant esprit, sur son large front de muse, dans ses grands yeux transparents et doux comme les lacs d’Italie, sur ce nez long, gracieux et si idéalement aristocratique, sur les belles lèvres arquées de cette bouche si bonne aux coins malicieux, sur ce menton délicat, sur ces épaules magnifiques, sur ces bras si splendides qu’on ne pouvait se les représenter autrement que nus, sur ces mains longues, fines et véritablement royales !