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force calme. Le front est large, presque carré ; l’œil est brun avec une pupille très-dilatée ; le sourcil suit l’arcade sourcilière et protège cet œil intrépide. Le nez un peu large à sa naissance, s’enfonce entre les deux yeux pour ressortir, je dirais violemment, s’il n’avait l’esprit de s’arrondir, comme un nez de caractère ferme, mais pas méchant. La bouche, bien arquée et belle, est très-sérieuse, car la lèvre supérieure, par un plan qui s’ombre nettement, domine un peu la lèvre inférieure. Le menton arrêté affecte pourtant de la rondeur et une certaine bonhomie ; mais les pommettes saillantes et les joues larges de Madame Leroy viennent montrer que cette femme, fidèle à son dessein, est dévorée de toutes les soifs et armée de toutes les volontés. Aussi devait-elle jouer un rôle pendant le moment, affreux comme tout un siècle, où l’Histoire a ressemblé à une horloge dont le grand ressort est cassé, et qui court vers rien du tout avec une rapidité vertigineuse !