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calme, reposée, dessinée d’une ligne puissante et pure, exprimaient à la fois la volonté furieuse et la résignation indomptée de l’ouvrier dont la pensée visionnaire contient des mondes, et sur le torse élégant et fin du dompteur de chevaux, naturellement le paletot rejeté en arrière formait le revers d’un de ces habits du seizième siècle que peint Titien. Sur le si jeune et mâle visage de ce héros qui revivra dans de blanches statues, il y avait la sereine tristesse de l’artiste qui doit emporter avec lui la moitié de son œuvre, mais aussi l’inconsciente et formidable joie des pures victimes destinées à une mort sanglante !