Page:Banville - Œuvres, Le Sang de la coupe, 1890.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.
80
le sang de la coupe

On peut dire à coup sûr, tout bas : Chacune d’elles,
En causant du dernier ballet ou des Bouffons,
Songe à quelque amitié belle entre les plus belles,
Et son cœur bat plus fort sous ces jolis chiffons.

C’est que là, quand la Valse autour d’une muraille
Fait bondir avec Strauss deux cents couples charmés,
Plus d’un regard sourit, plus d’une main tressaille
Dans l’humide prison de ses gants parfumés.

C’est que là, la Féerie amoureuse et le Rêve
Vivent parmi le luxe et les fleurs d’une cour
Et c’est là seulement que les filleules d’Ève
Ont lu jusqu’à la fin le roman de l’Amour.


Janvier 1850.