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le sang de la coupe

Et quand elle s’arrête au bois
Pour écouter sourdre les voix
De la nature,
À travers les arbres du parc,
Les Naïades admirent l’arc
De sa ceinture !

Le soir, à cette heure de feu
Où se pâme sous le ciel bleu
La tubéreuse,
La Nuit humide de parfums
Se mire dans ses grands yeux bruns,
Tout amoureuse ;

Et les extases du soleil
Emplissent les airs d’or vermeil
Et d’harmonies,
Quand les beaux châles d’Orient
Murmurent sur son cou riant
Leurs symphonies !

Car c’est pour orner ses beaux reins
Que le pays des Dieux sereins
Aux mains fleuries
Semble dans un tissu changeant
Tramer avec l’or et l’argent
Les pierreries !