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le sang de la coupe

Elle avait moins de doux regards,
Celle qui, les cheveux épars
Sur son épaule,
Blanche comme un camellia,
À sa servante Émilia
Chantait le Saule !

Il est moins agréable au ciel,
Cet ange qu’un chant immortel
Toujours caresse,
Cet inestimable joyau
Sur lequel pleure Olympio
Dans sa tristesse !

Et toi, mon maître, ô fier Ronsard,
Enthousiaste du doux art,
Amant d’Hélène,
Qui jadis nous émerveillais
Sur les roses et les œillets
De son haleine !

Celle que je chante en ces vers
T’eût donné, sous tes lauriers verts,
Plus de délire
Qu’il n’en fallut pour mettre au jour
Les cent filles de ton amour
Et de ta lyre.