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le baiser
Offrez du sucre aux loups pour les apprivoiser,
Mais ne me parlez pas, madame, d’un baiser !
Car j’ai trop faim, depuis votre métempsycose,
Pour me rassasier avec si peu de chose.
Urgèle.
Enfin, que veux-tu donc ?
Pierrot.
Tout.
Urgèle.
Excusez du peu !
Pierrot.
Une hydre a son logis dans ma poitrine en feu.
Oui, je veux tout. Je veux tes bras, tes yeux, tes lèvres,
Tous les biens, tous les chers trésors dont tu me sèvres !
Oui, tout… et le reste. Il s’agit bien d’un baiser !
Mon innocence enfin commence à me peser,
Et, pour être Pierrot, je n’en suis pas moins homme.
Là, sur quelque pommier doit mûrir une pomme ;
J’y veux mordre.
Urgèle.
Ah ! Tout beau ! Que fait là votre main ?
Pierrot.
Je tâte votre habit, l’étoffe en est…